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le temps





Le temps
ramasse ses affaires
brule ses vieux papiers
et s'en va
la pendule du coin
sonne sept coups
et aujourd'hui
c'est le début de l'hiver
le vent
seigneur des boulevards
défie le silence
prés des arbres mouilles
passe un homme
courbé de dos
avec son maigre cou
des veines bleues saillants
comme un serpent mort
comment dire à cet homme
qui marche là bas
lourdement
patiemment
comme un ouvrier
au seuil de sa journée
qu'il n'est plus vivant
qu'il ne l'a jamais été
les corbeaux affamés
survolent les jardins d’ennuis
ô que c'est laid !
les jardins qui s'endorment
bouches ouvertes
le temps est parti
et la nuit derrière la vitre
de sa longue glaciale
avale le reste du jour
le jour qui s'enfuie




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